Stop aux engrais russes : L'UE impose de nouveaux droits de douane importants

Auteur : Hugues Stéphane Beaudouin
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Renew Europe soutient fermement la nouvelle proposition de la Commission européenne visant à augmenter les droits de douane sur les produits agricoles et les engrais russes et biélorusses, une étape cruciale vers la réduction de la dépendance économique de l'Europe à l'égard de la Russie.
La proposition introduit une augmentation de 15 % des droits de douane sur les importations agricoles russes précédemment non sanctionnées et un droit de douane de 50 % sur une centaine de produits en supprimant le statut de « nation la plus favorisée » de la Russie. En outre, elle prévoit une augmentation progressive des droits de douane sur les engrais, qui prendra effet au cours des trois prochaines années afin que le marché européen puisse s'adapter sans perturbations.
Ľubica Karvašová (Progresívne Slovensko, Slovaquie), rapportrice fictive de Renew sur ce dossier a commenté :
«Aujourd'hui, nous prenons de nouvelles mesures pour cibler l'économie de guerre russe. La Russie refuse de s'engager dans des négociations de cessez-le-feu avec l'Ukraine. La Russie ne veut pas la paix ; au contraire, elle a délibérément militarisé nos dépendances. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Alors que l'Europe s'éloigne résolument des combustibles fossiles russes, il est temps de faire de même avec les engrais, qui ne sont que des importations de gaz sous une autre forme. Il en va de la sécurité alimentaire et économique de l'Europe. Nous sommes prêts à travailler avec la Commission européenne et les États membres pour relancer notre propre industrie européenne des engrais, qui a été trop longtemps minée par les importations russes artificiellement bon marché.»
La proposition de la Commission européenne s'attaque au déferlement sur le marché européen d’engrais azotés russes artificiellement bon marché. Ces nouveaux droits de douane permettront non seulement de réduire la dépendance de l'Europe à l'égard des importations russes, mais aussi d'apporter un soutien crucial à l'industrie européenne des engrais, qui est en difficulté. En contrant la concurrence déloyale des producteurs russes, ces mesures contribueront à revitaliser la production nationale d'engrais et à renforcer l'autosuffisance agricole de l'Europe.
Afin de protéger les agriculteurs européens contre d'éventuelles flambées des prix, la Commission a intégré des garanties dans le règlement. Les dispositions exigent une surveillance rigoureuse des prix des engrais azotés dans l'UE pendant quatre ans, avec des mises à jour mensuelles fournies aux États membres. Renew Europe soutient fermement ces mesures de protection et reste particulièrement vigilant quant aux préoccupations légitimes des agriculteurs européens. Le groupe a fait de la prise en compte des impacts agricoles une priorité centrale dans son soutien à la proposition.
Le règlement comprend un mécanisme d'urgence permettant de suspendre les droits de douane sur les engrais provenant de pays autres que la Russie et la Biélorussie en cas de forte hausse des prix.
À l'heure actuelle, l'Union européenne dépend encore à hauteur de 13 % environ des engrais russes. Huit États membres ont déjà éliminé entièrement les importations d'engrais russes.
«Il ne s'agit pas seulement de sanctions, mais aussi de la sécurité et de l'autonomie de l'Europe », a souligné Marie Pierre Vedrenne (Modem, France), coordinatrice de Renew Europe pour la Commission du commerce international (INTA). « Chaque euro dépensé en engrais russes finance indirectement l'agression russe contre l'Ukraine. Mais si nous devons réduire notre dépendance à l'égard de la Russie, nous ne pouvons le faire aux dépens de nos agriculteurs. Nous suivrons de près la mise en œuvre de ces mesures de sauvegarde afin de nous assurer que notre secteur agricole reste compétitif et résilient.»